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Une nouvelle génération de nanovecteurs pour les thérapies anticancéreuses


Des chercheurs du CEA-Joliot ont collaboré avec le CEA-Jacob pour développer des vecteurs micellaires fonctionnels capables de cibler efficacement des tumeurs et dont l'activité thérapeutique est assurée par le cœur de la micelle.

Publié le 19 juin 2019
L'émergence des nanotechnologies dans le domaine de la santé a conduit au développement de systèmes de délivrance ciblée de médicaments (vecteurs nanométriques). Ces vecteurs doivent permettre de transporter des molécules actives à travers les barrières biologiques pour les acheminer sélectivement vers une cible thérapeutique. Parmi les différentes formulations, les micelles présentent un certain nombre d'avantages tels qu'un assemblage aisé, une chimie de surface facilement modulable et une taille compacte qui permet une diffusion profonde dans les tissus cibles. Des études antérieures ont montré que les micelles étaient performantes in vivo pour le ciblage passif et la thérapie de tumeurs. Le ciblage passif se fait via les vaisseaux sanguins irrigant les tumeurs, qui, contrairement aux vaisseaux sanguins normaux, ont la particularité d’être poreux et de laisser diffuser les micelles vers la tumeur. Les micelles s’accumulent ainsi dans les tissus cancéreux. Par ailleurs, ces constructions micellaires peuvent circuler de façon prolongée dans le sang car elles sont dotées à leur surface de motifs chimiques qui empêchent leur prise en charge et leur élimination par le système immunitaire.

Toutefois, l’utilisation des micelles reste contrainte par une capacité d'encapsulation variable et une libération parfois incontrôlée de la cargaison médicamenteuse à l'issue de l'administration. Afin de contourner cette limitation, des chercheurs du CEA-Joliot ont développé des micelles d’un genre nouveau. Dans les études précédentes, le cœur de la micelle servait de réservoir aux principes actifs. Ici, la micelle constitue le principe actif proprement dit. Les conjugués micellaires ont été synthétisés à partir de l'épipodophyllotoxine (anticancéreux) qui a été insérée de façon covalente entre une unité hydrophile (qui assure l'interface avec le milieu environnant et la furtivité) et une chaîne hydrophobe formant le cœur de la micelle. Cette association permet d'assurer une teneur élevée en principe actif et empêche la libération précoce de l'agent thérapeutique. Ces micelles ont été étudiées en collaboration avec une équipe du CEA-Jacob et ont montré un très bon comportement in vivo avec une biodistribution favorable et un ciblage tumoral fort dans des xénogreffes de cancer du sein. 
Ces résultats permettent d'envisager de nouvelles formulations de nanomédicaments dont la stabilité en milieu biologique serait accrue.


Structure et assemblage de micelles portant une activité cytotoxique anticancéreuse. © E. Gravel, CEA





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